Sucre a la réputation de plus jolie et plus paisible ville du pays, et effectivement, on a quelque peu l'impression de se promener dans une ville provinciale du sud de l'Espagne lorsque l'on parcourt le centre ville. Pourtant, Sucre n'est rien moins que la capitale constitutionnelle du pays; elle a longtemps été la capitale et le siège du gouvernement, d'où la grande quantité de bâtiments coloniaux. C'est ici même il y a tout juste 200 ans, qu'a été signé le traité d'indépendance de la Bolivie... (décidément, après le 400eme de Québec nous voilà dans le bicentenaire de la libération !).


Du coup, nous en profitons, la ville est très riche culturellement, il n'y a que l'embarras du choix des églises, monuments et musées à visiter! Nous choisissons de rentrer dans l'Iglesia de la Merced, avec son intérieur rempli d'or (comme toutes les églises de la région) mais c'est surtout car on a accès au clocher et au toit, d'où nous découvrons toute la ville, aux murs blancs et aux toits de tuiles.



Et il faut vraiment regarder au loin pour voir des quartiers très pauvres, on dirait une autre Bolivie, même si on sait que la réalité n'est en fait pas si loin, mais peut-être juste un peu moins visible qu'ailleurs.



La cour de l'universite est si prestigieuse qu'elle apparait au dos des billets de 100 bolivianos.


Un petit air d'éxotisme

Nous avons aussi été visiter le musée ethnographique des arts indigènes, qui compte notamment les plus beaux tissages du pays, mais aussi des costumes, musiques, et objets divers. Pour une fois, c'est un musée qui parle d'actualité et nous montre des choses contemporaines! Il fait partie d'un programme de développement qui a permis aux habitants des villages des montagnes alentours, de diverses ethnies, de retrouver des savoir-faire ancestraux pour faire revivre des arts oubliés qui leur permettent de faire reconnaitre leurs cultures et d'avoir de nouvelles sources de revenu. Nous voyons seulement une femme à l'ouvrage sur son métier à tisser, pourtant, la majorité des tisserands de la région sont des hommes!


Tissage de la région de Tarabuco


Par hasard nous croisons un rassemblement pour le droit des indigenes où les hommes portent le costume traditionnel


Près de Sucre, il existe aussi une particularité locale bien plus ancienne et qui n'a rien à voir avec la culture locale, mais qui mérite tout autant le détour! A quelques kilomètres, dans la cimenterie locale, on trouve une paroi rocheuse presque verticale, sur laquelle sont fossilisées les empreintes de pas de 40 espèces différentes de... dinosaures! Les dinosaures ne grimpant pas aux murs, l'explication est simple : il s'agit du fond d'un lac de l'époque crétacée, qui, avec la formation des Andes (vive la tectonique des plaques!), s'est retrouvée à la verticale! Rarissime et impressionnant, mais par contre, on ne peut pas du tout s'approcher de la paroi rocheuse, pour mesurer nos mains et nos pieds avec les empreintes, c'est dommage!


Voyez vous les traces de pattes qui grimpent ?


Bref, entre balades et visites, nous nous serons beaucoup plus à Sucre, qui nous donnerait bien envie de s'y attarder davantage, mais maintenant que nous sommes de nouveau libres de voyager comme on le souhaite, on a vraiment hâte de poursuive notre route, d'autant que pour la fin de semaine nous attendent encore Potosi et ses mines d'argent, et surtout, Uyuni et son désert de sel !