La Paz : un centre ville à 3620 m d'altitude, un quartier riche à 3200 m et le plus pauvre, El Alto, à 4000 m. Les quartiers les plus pauvres sont ceux ou vivent plus grand nombre d'amérindiens (36 groupes ethniques, dont la plupart sont Aymara, Quechua, ou Guarani). Alors que les touristes "gringos" on les trouve bien entendu presque uniquement dans le centre ville.


Et El Alto, pratiquement aussi grand que La Paz, continue sur la droite

C'est vrai, il faut l'avouer, que remonter les rues très pentues pour retourner à son auberge ou à son hôtel, quand on se fait doubler par quelque camions, c'est un peu dur pour les poumons (je ne sais pas si les enfants d'ici ont des poumons de fumeurs dès qu'ils sont petits?).

Et question argent, et bien c'est simple : étant donné que les banques prennent des commissions à chaque retrait, nous sommes habitués, à l'étranger, à retirer des sommes assez importantes pour ne pas avoir à le faire chaque jour. Arrivés à La Paz, nous étions contents on pouvait choisir le montant voulu, alors on se dit :"si on retirait environ 200 euros, on serait tranquilles pour plusieurs jours ?". Mais il faut savoir qu'un euro vaut presque 10 bolivianos. Donc, nous voilà avec des billets en quantité suffisante pour jouer au monopoli tous les jours depuis plus d'une semaine, même si on essaye de les dépenser en se payant un lit confortable et de bons repas...


Ça me rappelle presque les vacances en Italie, quand il fallait des billets de 1000 pour se payer une glace, sauf que la, on pourrait en acheter pour des semaines!

Et bien, oui, ça fait vraiment bizarre, on se sent super riches en Bolivie, et là, on comprend vaguement les écarts de richesse dont on nous a parlé en géopolitique... Il faut dire qu'en France, avec les médias et les dirigeants on nous donne plutôt l'habitude de nous faire sentir pas très riches, voir même pauvres quelquefois... tout dépend de l'échelle de comparaison! Et dire que nous avons déjà donné tous nos vieux vêtements à une association au Pérou, on aurait du en garder... Pas grave, cette fois, quand je n'ai plus faim pour la dernière saltena (sorte de petit chausson fourré de viande), je n'hésite plus à l'emporter dans une serviette en papier, car le premier enfant venu, à qui je demande s'il en veut, n'hésite pas plus d'une seconde avant de me répondre que oui, bien sur, comme si c'était évident, et de me remercier avec de grands yeux reconnaissants, comme si je lui avais offert un cadeau merveilleux!

On comprend mieux pourquoi presque tous les murs portent des slogans en faveur du président de la Bolivie, Evo Morales, tout premier président indien, et même si, parmi les plus riches, beaucoup s'opposent fortement à lui, la grande majorité de population semble le soutenir avec ferveur.


Un slogan original : " l'écologie agonise, avec elle nous mourrons tous ! " (Sachant qu'ici l'écologie n'est vraiment pas l'affaire de tous, chaque jour on voit toutes sortes de déchets jetés par les fenêtres des bus ou même dans les rivières)

Bon, l'avantage, bien sur, pour nous, c'est qu'ici on peut profiter de tout : l'entrée dans les musées coute en moyenne 10 bolivianos (a peine plus d'un euro), on peut manger pour encore moins que cela. Rémi a même pu se payer enfin le charango de ses rêves, alors qu'en France, il n'aurait peut être même pas eu un bon tambourin pour le même prix !


Il ne lui manque plus que quelques heures de cours... mais vous le connaissez, en 2 jours, il joue déjà pas mal!

Qu'en penser ? Nous allons essayer de faire en sorte que nos dépenses aillent directement à la population chaque fois que nous le pourrons (acheter aux producteurs ou aux coopératives plutôt que dans des boutiques c'est facile), et de passer par des organismes coopératifs ou de développement durable chaque fois que possible, sans non plus faire dans la charité, car je ne crois pas que ça puisse aider vraiment. Ici, les gens semblent habitués à de tels écarts de richesse, car si l'on trouve des maisons-baraquements presque dignes des favelas de Rio, il y a aussi des quartiers huppés comme on en voit rarement, et même des rues privées avec gardiennage, bordées de petits palaces !

Mais bon, ce qui est certain, c'est qu'à défaut d'être tous riches, les boliviens ont une culture extrêmement riche ! Pour preuve, quelques images du superbes Musée des instrument musicaux de Bolivie: il en existe une variété et un nombre inimaginables, des plus richement décorés à ceux fabriqués avec des carapaces d'animaux ou de vieilles boîtes... tous les instruments de Bolivie n'ont pas encore été recensés au complet !


La pièce des percussions


PS : pour un autre regard sur la capitale bolivienne, lire l'article (en québécois!) de William et Nadège : une vie de second choix.