D'abord et avant tout sachez que pour bien prononcer ce qui suit, il faut faire le "â" à la havraise (voire à la cht'i parfois), et qu'il y a pas mal d'expressions qui ressemblent au normand !

Bon, on vous avait déjà dit que bonjour sert aussi bien à dire bonjour quand on arrive que bonne journée quand on part, et que bienvenue sert à dire "de rien/y a pas de quoi" (qui peut également se dire "ça m'a fait plaisir").

On entend très souvent des mots qui pour nous font un peu vieillots ou que l'on utilise rarement, même si on comprend tout, disons qu'en France, on utilise plutôt des synonymes. Au Québec, on ne porte pas de pull mais un chandail, on allume les calorifères (radiateurs); au restaurant on ne nous propose pas de boisson mais un breuvage; quand un prix est élevé on s'exclame " c'est ben dispendieux", sur la route, quand il y a des réparations, on doit suivre les indications de détour, et non pas une déviation pour travaux !

Ici que l'on soit mariés, concubins ou pas, quand on sort ensemble, l'une est la blonde de l'autre (même si elle est brune ou rousse!) et l'autre est donc le chum (prononcer "tchomme") de ladite blonde! Mais attention, mes "chums" ça veut dire mes amis (ou on peut préciser mes chums de gars, mes chums de filles, pratique, hein !

Tout comme nous, les Québécois empruntent pas mal de mots à l'anglais, mais en général ça ne donne pas le même résultat ! Soit on a les mêmes mots, mais pas le même genre : ici on fait la fête dans un party, on cherche une job (et on prend la bus, d'ailleurs !). Au Québec tout est trop "cute" (mignon), on est vite dans un rush (pressé), et peut dire anyway dans une phrase en français, et tout ça, et ben c'est l'fun (drôle).

Il y a aussi les mots que l'on a pris à l'anglais, mais que l'on orthographe à la Québécoise, comme la badloque (la malchance) et c'est parfois toff (dur) à comprendre.

Par contre, en Québécois, on n'utilise pas nos "gros" mots, on ne dit même pas merde : ici, à la limite, on peut être dans a marde, et si on vous traite de mardeux, pas d'inquiétude, c'est que vous êtes chanceux. A la place, ici, "on sacre" : les mots "durs" sont tous en rapport avec la religion : câlice, "ostie", christ, et bien sûr le célèbre tabernacle (tabarnak). On peut les combiner, en dire 2 à la suite, (un peu comme nos p*** de m***), les conjuguer (décalicé), etc. Mais comme c'est pas très bien vu, on peut aussi les transformer un peu pour qu'ils soient plus doux (ainsi que "mercredi", ou "purée") : caline, tabernouche, etc.

La fin des mots : c'est bien simple, en général, quand elle ne se prononce pas en France, elle se prononce en Québécois (c'est plate, on va jusqu'au boute...) et quand elle se prononce en France, les Québécois ne la prononcent pas (c'est correct). Parfois, on rajoute même un "t" où il n'y en a pas icit au Québec, pour dire qu'il fait frette toute l'hiver (froid) par exemple.


De nouveau Lynda Lemay pour un petit cours de québécois

Au travail : Quand on arrive, on commence souvent par puncher (ou poinçonner) : en fait, à matin et à soir, on pointe, quoi ! Si on nous demande de ranger un document dans un cartable, il faut le mettre dans un classeur (pas pratique la première fois), brocher des documents, c'est les agrafer (avec une brocheuse, bien entendu). Et si on nous demande la tape (ou encore le ruban collant), c'est bien sûr notre scotch, ou plutôt ruban adhésif! Les gommes, ce sont surtout les chewing-gums (imaginez la réaction d'un élève si je lui demande d'aller jeter sa gomme à la poubelle !). Et enfin, quand la journée est finie et que l'on es tanné (fatigué, lassé), car les clients ont été tannants, il ne faut pas oublier de barrer la porte (fermer à clé), car si elle reste débarrée, le patron risque de ne faire être content et de nous chialer après (de râler!), sans oublier de pitonner le code de l'alarme (piton : bouton que l'on enfonce) et de tirer (jeter) les vidanges (ordures) après avoir passé la balayeuse (aspirateur) ou la moppe (serpillère).

Magasinage Oui, ici, bien entendu, on ne fais pas de shopping, mais on magasine. Il y a les tabagies, les dépanneurs (épiceries ouvertes tard le soir, surtout ne pas y emmener son char (voiture) s'il ne part (démarre) plus), ou encore les boutiques de linge (de vêtements quoi). D'ailleurs, dans les boutiques de linge, comme vous vous en doutez, on peut trouver des tuques, mais aussi des des gilets (T. shirts), des bas (chaussettes), et même des camisoles (petits hauts, débardeurs, rien de grave!!), des espadrilles (baskets), des gougounes (tongs).

A la maison Au Québec, on écoute un film à la télévision. Pour changer de chaîne, là encore, on pitonne. Quand un ami arrive, on l'invite gentiment avec cette phrase "tire-toi une bûche" (prends-toi un siège, héritage des bûcherons, bien sûr!). ensuite, on peut lui demander "as-tu l'goût d'un breuvage?" (as-tu envie) ou encore "tu veux-tu un café"?. En cuisine, il faut se rappeler que les bleuets sont des grosses myrtilles, savoir que la levure se dit poudre à pâte ! Sinon, un casse-croûte c'est un lieu de restauration rapide, tandis que le sandwich que l'on mange, lui, s'appelle un sous-marin !